• Michel Bergès sur Pythagore et la science politique

      

     

    De l'origine pythagoricienne des Constitutions politiques

    Courriers

     

     

     

     

    24/06/2014

     

     

    Cher Guillaume Denom, 

    Merci de votre réponse, qui m’honore, une fois encore.

    Quel bonheur que vous me parliez d'Apollonius de Tyane! (un si beau nom ! ). Il est resté un mystère de ma modeste recherche, pour l’instant. De fait, vous m’incitez à aller plus loin. Je comptais le faire cet été. (..)  Je vais « attaquer » votre second « blog » avec un immense plaisir. Concernant le premier, je suis resté sur place,  profondément admiratif de votre synthèse et de votre reconstitution de la pensée mathématique de Pythagore. Vous êtes allé plus loin que moi, et prouvez ce que je pressentais. Concernant mon premier texte, en l’état, je m’étais assuré de la reconstitution de la pensée pythagoricienne, osée dans mon milieu, je le reconnais, en contactant deux collègues spécialistes de la philosophie grecque, que j’admirais de par leurs écrits, en retraite de l’Université : Jean-François Mattéi, de Nice (aujourd’hui décédé, hélas, philosophe remarquable à tous les niveaux, admirateur d’Albert Camus, notamment) et Gilbert Romeyer-Derbey – qui vit à Bordeaux – et qui a occupé la chaire de Léon Robin à la Sorbonne, sur la pensée grecque. Après avoir reçu leur réponse, ils m’ont donné leur avis, si précieux, concernant ce que j’avais reconstitué de notre vieux Pythagore.

    Il s'agit en fait du début de l'intelligence théorique humaine ceci dit au passage, cela concerne aussi la Science politique, ma discipline de rattachement – même si je connais l’ouvrage de l’encyclopédiste Roger Caratini, que j’apprécie, concernant les Mathématiciens de Babylone…  J’ai projeté mon analyse sur le sujet, au-delà de tous les auteurs postérieurs que j’ai pu lire – dont le philosophe belge Delatte, qui a écrit une thèse extraordinaire sur les Pythagoriciens et la politique, en 1937 – , en étant conscient des risques de ma « reconstitution » de la pensée de notre philosophe. Vous relancez ma recherche sur un sujet passionnant, qui fait l’objet de mes cours, que vous l’ayez voulu ou non, ce dont je vous suis profondément reconnaissant.

    Bien à vous et aux vôtres, Monsieur, cher Guillaume,

    avec tous mes remerciements.

     


     

     

     

     



    Professeur Michel Bergès

     

     

     

     

     

     16.07.2014

     

    (...)

    Une précision : j’ai travaillé sur Pythagore pour deux raisons : 
    – d’abord, j’avais lu chez Jamblique (dont les livres ne sont pas faciles à trouver en province !) qu’il était «  le fondateur de la science politique toute entière ». Comme c’était ma discipline académique (qui a beaucoup de problèmes internes sur le plan intellectuel actuellement !!!) j’ai voulu en savoir plus, par rapport à la vulgate. Certes, rien n’est clair, puisque nous n’avons aucun texte écrit de Pythagore et que nous nous trouvons face à des remake tardifs, contradictoires, éclatés… Ce qui laisse libre l’imagination et les réinterprétations de l’ensemble. À ce propos, j’ai trouvé chez un bouquiniste un ouvrage intéressant de Jérôme Carcopino (ministre de l’Instruction publique sous Vichy…) : La Basilique pythagoricienne de la porte-Majeure, Paris, L’Artisan du livre, 1927 – 7ème édition), qui là, constitue un témoignage archéologique pour le monde romain tardif… Un point important : je pense que j’ai tout à apprendre de la question pythagoricienne encore. Je ne suis qu’un débutant en culotte courte.
    – ensuite, je ne suis pas «  franc-maçon » – paix à leur âme –, mais un vieux professeur qui enseigne tout simplement l’histoire des idées politiques en général, et qui est fasciné par un problème de méthode important dans cette discipline devenue désormais internationale : la longévité de certaines idées, au-delà des générations intellectuelles qui les ont portées.

    À ce propos, j’ai lu un ouvrage passionnant, publié par un véritable encyclopédiste du XXe siècle : Roger Caratini (décédé hélas) : Les Mathématiciens de Babylone (Caratini a mené seul la belle Encyclopédie Bordas, et il était à l’origine un assyriologue, devenu très fort notamment en histoire des mathématiques). L’ouvrage montre que comme avec Pythagore, il faut remonter en fait à « l’Ancien Orient »… Mais nous en reparlerons. Lisez cet ouvrage ! (...)

     

    Michel Bergès

     

     

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    Jean-François Mattéi

    Pythagore et les pythagoriciens

     

     

     

     

     

     

     Courriers, réactions

      Lettres  d'Apollonius de Tyane,

    précédées de sa Vie par Philostrate

     

     

     

     

     

     

    Armand Delatte 

    essai sur la politique pythagoricienne