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    TEMPS CYCLIQUE

     

     

    par Arnaud DULAC

     

     




    Le nombre de la bête

    Le texte est célèbre : "Que l'intelligent calcule le chiffre de la bête car c'est un chiffre d'homme et ce chiffre est six cent soixante-six. Le "chiffre" est souvent interprété comme étant l'équivalent, en guématrie, du nom de César Néron.

    Un point au moins est établi : 666 est le nombre de la bête; ce nombre est le signe de la bête. Mais on peut se demander de quoi la bête elle-même est le signe; et la réponse vient toute seule : la bête est le signe de l'apocalypse, de la fin des temps. D'où par un raisonnement transitif, on parvient à l'idée que le nombre 666 peut être compris comme un signe de la fin des temps.

    En dehors de la piste guématrique, se propose une piste mathématique. Et dans cette perspective, il semble que le point intéressant ne soit pas les propriétés arithmétiques particulières du nombre 666, mais plus trivialement, le fait que ce nombre se compose de trois 6.


    Le cycle des réincarnations de Pythagore

    Dans les Théologoumènes arithmétiques du Pseudo-Jamblique, on lit ceci :
    "Les pythagoriciens Androcyde, auteur du traité Des Symboles, et Euboulidès, ainsi qu'Aristoxène, Hippobote et Néanthès, tous biographes de Pythagore, ont affirmé que ses métempsychoses avaient duré 216 ans; qu'après un nombre égal d'années, (soit 216 + 216 = 432), il était à nouveau venu au monde pour une nouvelle vie, comme s'il avait attendu le premier retour cyclique du cube du nombre 6, qui est principe générateur de l'âme, en même temps que nombre récurrent en raison de sa sphéricité." La suite du fragment nous apprend que, 432 ans avant son incarnation sous le nom de Pythagore, il avait été, à l'époque de la guerre de Troie, le héros Euphorbe; tandis que Diogène Laërce nous présente une version un peu différente de l'histoire, selon laquelle, entre les avatars Euphorbe et Pythagore, il se serait incarné dans deux autres personnages.

    "Comme s'il avait attendu le retour cyclique du cube de 6". En effet 216 = 6x6x6.
    Ce qui nous conduit à nous demander si, derrière le chiffre de la bête et celui des incarnations de Pythagore, ne se cacherait pas le souvenir d'une même antique doctrine du temps cyclique.


    Les quatre yuga

    La tradition de l'Inde ancienne mesure l'histoire du monde sur une échelle déroutante aux yeux de la cosmologie moderne, puisqu'elle aboutit pour notre monde à un décompte de plusieurs millions de milliards d'années. En réalité, elle n'est pas unanime pour l'intégralité du calcul. La principale incertitude concerne la durée du cycle de la grande année, appelée manvantara, "cycle de Manu". Mais le calcul comprend des subdivisions de temps qui, elles, font l'objet d'un accord unanime, comme la théorie des quatre "âges", ou yugas, qui a son équivalent dans les théories plus occidentales des quatre âges-métaux. Ces âges sont appelés: sat-yuga, treta-yuga, dvapara-yuga et kali-yuga. Concernant leur durée, citons un traducteur moderne du Mahabarata, qui s'appuie lui-même sur les données du théoricien Aryabhata :
    "La durée des quatre âges se calcule à partir de celle du sat-yuga : ainsi la durée du treta-yuga est égale aux trois quarts de celle du sat-yuga, celle du dvapara-yuga, à la moitié de celle du sat-yuga, et celle du kali-yuga, à un quart du sat-yuga." Les quatre âges se succèdent donc en progression arithmétique décroissante, du plus long au plus court, selon une proportion : 4, 3, 2, 1, dont on remarque qu'elle est l'inverse de celle de la tétractys. La tétractys des quatre yugas et celle de Pythagore se trouvent donc, l'une à l'égard de l'autre, dans le rapport qui est celui des deux triangles opposés du sceau de Salomon.

    Souvenons-nous que la tétractys était conçue par ses adeptes comme l'image des quatre "moments" de la construction de l'espace : point, ligne, surface, volume. Ce qui est impliqué ici, c'est donc une symétrie de nature supérieure dont l'énoncé pourrait être le suivant : "L'ordre selon lequel le temps se replie est identique à celui selon lequel l'espace se déplie." Proposition qui aboutit à définir le temps comme l'inverse de l'espace, comme si le temps et l'espace n'étaient que les deux revers d'une même chaussette. Les implications d'une telle conception ne peuvent être sondées ici, mais on peut  s'arrêter sur deux points importants. Le premier, c'est que si la synthèse de l'espace réside dans son commencement, la synthèse du temps réside dans sa fin. Le second, qui est une conséquence du premier, c'est que la détermination du cycle global dépend uniquement de celle du kali-yuga. Et si l'on demande maintenant quelle est la durée du kali-yuga, qui n'est autre que l'atome ou l'unité de base de la Décade formée par l'addition des quatre âges, elle équivaut, selon Aryabhata, à 432 000 années de la vie humaine.

    Dans un article qu'il a consacré à la question, René Guénon explique que les séries de zéros qui terminent ce genre de comput sont une vieille ruse propre à l'enseignement des doctrines ésotériques, et destinées à cacher aux regards indiscrets, en les entourant de nébulosités indéfinies de zéros, les nombres réellement pertinents. Selon lui le nombre pertinent est 4320. Il nous semble qu'il aurait pu, dans cette voie, aller un peu plus loin, - à moins qu'on ne puisse le soupçonner de faire usage, pour son propre compte, de la même prudence qu'il a démasquée chez d'autres. En effet le nombre 4320 n'a guère de propriété remarquable, hormis celle de constituer une décade de 432.

    De cette manière, on se retrouve face à une théorie du temps cyclique qui ressemble aussi bien à celle des vies de Pythagore, qu'à celle de l'Apocalypse, à savoir : "Le chiffre de la fin des temps (dans le système indien : du kali-yuga) est égal à (6x6x6) + (6x6x6)."

    Cette interprétation semble justifiée par une autre raison, qui est l'omniprésence, dans la tradition indienne, d'un "petit cycle" 6+6+6 (=18) qui semble être, à l'échelle du temps "historique", le correspondant du cycle 6x6x6 intervenant à l'échelle du temps cosmique. Signalons pêle-mêle : les 18 incarnations de Siva, les 18 livres du Mahabarata incluant, automorphiquement, les 18 chants de la Bagavad Gita, mais aussi les 18 jours de la bataille cataclysmique qui marque la fin de l'épopée.. - Dans le même ordre idée, on peut se souvenir qu'Héraclite estimait la durée de la grande année à 18 000 ans.




    Les marches du temple de la dive


    "Comme s'il avait attendu le retour cyclique du cube du nombre 6, qui est principe générateur de l'âme..."

    Dans son essai sur l'ésotérisme de Rabelais, Claude Gaignebet remarque que "la descente au Temple (de la Dive Bouteille) s'effectue par des marches en spirale gauche au nombre de 108, nombre mystique qui selon Platon dans le Timée, engendre l'âme du monde. Gaignebet ajoute quelques remarques sur ce nombre 108. Dans un miroir, il s'inverse en 801 qui est la valeur numérique des lettres alpha (1) + oméga (800). Les 108 vers du Raven d'Edgard Poe. Mais revenons au texte de Rabelais qui figure au chapitre 36 (6x6) de son cinquième et dernier livre.

    La descente se fait selon un rythme qui est : une marche, un pallier, deux marches, un pallier, trois marches, un pallier; et ainsi "à travers deux tétrades pythagoriques", l'une pour la dizaine, l'autre pour la centaine, à quoi on ajoute "le premier cube" (8), pour arriver à 108. Si l'on considère que les voyageurs auront plus tard à remonter l'escalier dans l'autre sens, c'est un total de 216 marches (6x6x6) qu'ils auront franchi au cours de leur voyage.
    Rabelais nous compte donc un voyage initiatique, processus dont on sait qu'il est, universellement, assimilé à celui d'une mort et d'une renaissance, en y associant les idées de descente et de remontée, mais au lieu que le cycle se développe, comme les réincarnations de Pythagore, par un trajet aller-retour de 216 (= 432), il se développe par un aller-retour de 108 (= 216), dont il nous précise que "c'est la vraie psychogonie de Platon, tant célébrée par les Académiciens et tant peu entendue".
    Ensuite, Rabelais nous invite à diviser ce nombre de 108 par deux, suivant les instructions platoniciennes. Mais avant de s'arrêter à ce niveau arithmétique de 54, un mot sur les propriétés du nombre 108. Le caractère automorphique du nombre 108 repose sur le rapport : 6x18 = 108. Le nombre 108 peut être compris comme un cycle de valeur intermédiaire, composé de 6 petits cycles de la forme additive (6+6+6). Dans le problème général de la grande année, il peut donc s'interpréter comme le niveau où s'effectue l'intégration des petits cycles (6+6+6) dans le grand cycle de la forme (6x6x6).


    L'âme du monde

    La psychogonie est un célèbre passage du Timée de Platon dans lequel il nous est expliqué comment le Démiurge - le dieu artisan de l'ordre du monde - s'y est pris pour créer l'âme du monde. La première partie est d'interprétation difficile, de l'aveu assez général de ses traducteurs, et aucune des traductions que nous avons pu en lire ne nous paru en donner un sens pleinement satisfaisant. Voici ce qu'il nous a semblé en comprendre. Le démiurge met en oeuvre une pâte composée d'un matériau dialectique. Du Même et de l'Autre, il a tiré par mélange une troisième forme, intermédiaire. Mais ce premier mélange constitue un matériau inerte. L'autre étant rebelle au mélange, il faut user de contrainte. Il reprend donc, dans les mêmes proportions, les trois éléments dont il dispose maintenant, de façon que le matériau intermédiaire - qui est la Réalité - soit désormais le lien entre le Même et l'Autre. "Des trois termes il n'en fit qu'un; et derechef, le tout ainsi obtenu, il le distribua en autant de parts qu'il convenait, chacune toutefois demeurant un mélange du Même, de l'Autre et de la Réalité."
    Le démiurge divise ensuite le mélange en portions dont les rapports correspondent aux intervalles musicaux. Il fait d'abord sept parts, dont les grandeurs correspondent aux nombres : 1,2,3,4,8,9 et 27 (= 54) (= 108/2).
    Ces proportions servent à Platon à construire un système musical fait de cinq tons majeurs, tous égaux. Le système est conçu au moyen d'un "comma" de 256/243 (soit 28/35), qui n'est pas propre à Platon puisqu'on le trouve notamment chez le pythagoricien Archytas. On sait qu'en mathématique, les problèmes de gammes musicales sont analogues à ceux des calendriers, notamment, de par la nécessité d'ajuster les nombres à la réalité au moyen d'un certain "comma". Or on se trouve là visiblement devant un exemple d'un problème de gamme posé dans les mêmes termes qu'un problème calendaire ou un problème cosmologique. En effet, de cette série de nombres harmoniques, disposés sur une échelle graduée, le démiurge fait, en la coupant dans sa longueur, deux bandes parallèles (d'où le total de 108 auquel on parvient), dont il forme respectivement l'équateur et l'écliptique.

    Les nombres 27, 54, 108, 216 et 432 sont tous multiples de 9; et comme tous les nombres de cette famille, ils partagent la propriété que la somme des chiffres qui les composent est toujours égale à 9.


    Bien d'autres faits pourraient être versés au même dossier. Ainsi le calendrier babylonien de Bérose, comme celui d'Aryabatha, fait intervenir le nombre 432; tandis que le nombre 108 intervient, quant à lui, dans la "maison du calendrier" de la tradition ésotérique chinoise (Voir Marcel Granet : La religion des chinois).


     


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     BLOC-NOTES

     

     

     

    de Rémy BAYOUD

     

     

     

     

    Chère Maryvonne,

     

    Ali vient de nous livrer une petite étude tout à fait intéressante, et qui devrait te plaire. A noter cette idée d'invariance...

     

    Je ne sais pas si je t'avais parlé du folkloriste Philippe Walter, mais il donne beaucoup d'indications calendaires. Il relève notamment l'apparition périodique, tous les quarante jours, d'un géant dans les rites annuels pré-chrétiens. Ce genre de période m'intéresse pas mal. Elle m'étonne aussi dans la mesure où le calendrier compte les mois "avec la lune", contrairement par exemple aux Aztèques qui divisaient l'année en mois de 20 jours. Reste que les Celtes semblent avoir utilisé (au moins en partie) une numération vigésimale, dont la langue française garde quelques traces. Lu également, que l'alphabet oghamique, probablement druidique, composé originellement de 20 caractères, aurait dérivé d'un système de 10 lettres-doubles.
    Il me semble qu'on peut imaginer ce genre de division de l'année, où les ---- représentent une période fixe de 40 jours, et --- recouvre la période de 30 jours de Canicule. Les deux sauts de ligne représentent des intervalles variables (comput lié à la lune) mais dont la somme vaut environ 50 jours.
    St Martin (11 nov) ---- Sol Invictus ---- Chandeleur 

    Mardi-Gras ---- Pâques ---- Ascension

    St-Jean ---- Début de Canicule (Lion astrologique) --- Fin de Canicule ---- St Michel (29 septembre)
    Soit (à peu près) : 30 + 7 x 40 + 50 = 360

    Avec 8 temps forts (rose des vents) répartis autour des 4 grandes fêtes (sinusoïdales) + 4 points remarquables (solstices et équinoxes) co-sinusoïdaux, c'est à dire en quadrature de phase. Car parmi les 10 temps précédents, la Canicule est dédoublée, et d'une manière un peu différente Chandeleur et Mardi-Gras.

     

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    De mon côté, je viens de prendre connaissance d'une étrange métrologie, baptisée "géométrie mégalithique" : fondamentalement elle énonce une division du cercle en 366 degrés. Ce qui expliquerait certains alignement géographiques des anciennes cités, et permettrait de retrouver un étalon appelé "yard mégalithique" (0,8296 m) utilisé dans les constructions anciennes.

    Butler et Knight affirment que le yard mégalithique est un nombre fondamental du soleil, de la lune et de la terre : en effet, la seconde d'arc mégalithique mesurée à l'équateur terrestre mesure près de 366 yards mégalithiques [note de Rémy : c'est en divisant les 40 000 km de la circonférence terrestre par 366 qu'on retrouve le yard] la seconde d'arc lunaire mesurée à l'équateur lunaire mesure près de 100 yards mégalithiques, et la seconde d'arc solaire mesurée à l'équateur solaire mesure près de 40 000 yards mégalithiques.

    Dans un ouvrage paru en 2007, l'auteur français Sylvain Tristan affirme que les nombres 366, 40 et 10 sont non seulement fondamentaux à ces trois astres, mais également au corps humain et à l'eau : dans le système de mesure des températures Celsius, fondé sur l'eau et directement lié à la base 10, la température du corps humain est en moyenne de 36,6 degrés (d'après la médecine russe qui considère la température mesurée sous l'aisselle), et la température de densité maximale de l'eau serait de 4,0 °C (elle est en fait de 3,98 °C) 

    En dehors de ces informations, que je suppose pour le moment factuelles, l'idée peut paraître étrange de privilégier un tel nombre, face au "champion" 360. C'est alors que je me suis souvenu que Plutarque aurait écrit dans le Silence des Oracles :
    "Pythagore disait que ni le nombre des mondes n'est infini, ni qu'il n'y en avait pas un seul, ni cinq, mais cent quatre vingt trois ; qui étaient ordonnés et rangés en forme triangulaire, duquel triangle chaque côté contenait soixante mondes, et que des autres trois, chacun était à l'un des côtés du triangle, et qu'ils s'entretenaient tout à l'entour ni plus ni moins que ceux qui sont en une danse, et que la plaine qui est au-dedans du triangle, était le fondement et l'autel commun de tous ces mondes, qui s'appelait le champ ou la PLAINE DE VERITE, etc..."
    M'as-tu déjà parlé de ce nombre ? Je n'en ai pas souvenir. Dom Neroman vient à mon secours, avec son concept de "roues magiques", que j'expose seulement dans les grandes lignes. Il s'agit de roues de nombres "générées" par un nombre premier, qui ont selon les cas certaines propriétés spéciales. Par exemple, la roue-60 générée par l'insécable G=61, ou la roue-108 par G=109. La construction de cet auteur consiste à insérer les roues (1 - 60) & (1+G - 60+G) & (1 + 2G - 60 + 2G) aux coins d'un triangle, dans l'écrin d'une roue-180. Le générateur G jouant en effet le rôle de "zéro logique" dans une roue, et la nécessité de différencier les nombres-mondes, conduit à réitérer la roue-60 de base avec un décalage modulo G. Ce qui implique des trous : G=61, 2G=122 et 3G=183 sont absents, et comme au centre de chacune des roues.
    En quelque sorte, cet écart entre 360 et 366 ne serait que la sextuple conséquence du "jeu du un" entre 60 et son générateur insécable 61 : le caractère premier de 60+1 est donc une propriété remarquable de plus.

     

    Illustration par les cercles colorés + 6 cercles blancs... (pavage de Torres-Heredia Julca).

     

    Bloc-notes

     

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    Simple remarque à propos du 1+...

    Je lis que la Terre effectue 365 tours 1/4 sur elle-même au cours de sa révolution solaire ; en réalité, 366 tours 1/4 car sa révolution autour du soleil cache un tour sur elle-même : ce qui me semble juste.
    Donc, en logique naturelle, pour un mobile en rotation autour d'un foyer et de son axe propre, ce 1+ pourrait correspondre à une rotation propre extrinsèque, liée à cet "engrenage" des deux rotations.

     

     

     

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    Au fait, j'avais lu une chose intéressante sur le système sexagésimal : c'est que les diviseurs de 60, qui se groupent évidemment par paires (1-60 / 2-30 / 3-20 / 4-15 / 5-12 / 6-10) ont deux propriétés intéressantes :
    - d'abord leur nombre important, qu'on peut également écrire 12 = 10 + 2 (extrémités qui ne sont pas tout à fait des diviseurs, dans l'esprit des nombres premiers par exemple). Ou encore : Poséïdon ("base" 1-60) et ses 5 paires de jumeaux... Quoique ce nombre n'ait rien de hors-norme, voir le graphique (nombre de diviseurs en ordonnées):


    Bloc-notes

    - ensuite, les diviseurs sont consécutifs : 1-2-3-4-5-6 et situés sous le "breakpoint" qui est Rémy Babeu sur quelques sujets musicaux (dont le sens est bien sûr lié à l'appariement des diviseurs). Il se trouve que 60 est l'unique entier avec un nombre aussi grand de diviseurs consécutifs situés sous le point de rupture. Il est intéressant de remarquer ce "décrochage" au niveau du 7, qui fait écho à l'heptagone régulier non constructible à la règle et au compas.
    - enfin, une remarque de Carteret bien utile, liée à la génération du 10 et du 12. Partant des "six directions", on marie les 2 pôles verticaux avec la croix horizontale et son centre, soit 2 x (4+1) = 10 ; réciproquement on marie les 4 directions à l'axe vertical avec son centre, soit 4 x (2+1) = 12. Mariages de 2x5 et 3x4 d'ailleurs illustrés par les couples "canoniques" du tarot (Papesse-Pape, Impératrice-Empereur). De là, comme dans le calendrier chinois, on peut générer le 60 par "engrenage" du 10 et du 12 (= le PPCM).

     

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    Coup de théâtre côté cosmologique. Voilà sa genèse. Je m'intéresse pas mal aux étoiles depuis quelques jours, notamment à la voie lactée et Orion-Sirius. Piobb, un chercheur des plus sérieux eu égard aux mathématiques, écrivait dans sa "Vénus" :

    Notre certitude d'hommes terrestres est limitée en quatre plans ou systèmes : le système terrestre ; le système Terre-Lune ; le système solaire ; le système alcyonaire.
    Les quatre cercles célestes qui correspondent à ces systèmes (qui en sont les équateurs) s'appellent : l'horizon ; l'équateur céleste ; l'écliptique ou orbite terrestre ; l'orbite du soleil autour de l'astre, centre de toutes les étoiles de première grandeur, que les travaux de M. Charles André ont démontré être Alcyone des Pléiades.

    Sur la toile, seul le new-age colporte ce genre d'idées exotiques sur Alcyon. 

    J'ai néanmoins fini par trouver un article en anglais qui commence en disant que les systèmes stellaires multiples sont la règle dans l'univers, et qu'il est pour le moins étonnant que notre Soleil fasse exception. Je te passe les détails mais l'idée est avancée (de manière crédible) que Sirius (en lui-même déjà système double ou triple) puisse être compagnon du Soleil. Avec moins de détails, que Sirius orbite autour d'Alcyon, qui à son tour orbite le centre de la galaxie (situé dans la direction du Sagittaire sur l'écliptique).
    Mais le plus étonnant dans cette histoire et auquel je ne m'attendais pas, c'est que le modèle de précession, basé sur la perturbation de l'inclinaison de l'axe terrestre à cause du couple des forces luni-solaires, est remis en cause. En effet, en supposant simplement que le Soleil suive une orbite circulaire, on observera une précession. Nous sommes d'ailleurs forcés à revoir le modèle précédent qui nécessite beaucoup de paramètres ad hoc pour coller aux observations. Ce sont des gens qui me paraissent sérieux qui avancent cela. En particulier, on observe l'invariance des levers et couchers héliaques de Sirius dans le calendrier.
    Bref, tout cela me plaît dans la mesure où je ne comprenais pas pourquoi les architectes des anciens monuments cyclopéens notoirement astrosophiques, se seraient donnés tant de peine pour des résultats hautement périssables.

     

     

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    cerise sur le gâteau
     
     
    Il faut bien reconnaître que l'auteur de l'horloge de Gizeh, même si je m'en méfie un peu, a des intuitions extra. Brindilles synoptiques pour feu-patate :
    Il propose une organisation des éléments du tableau périodique avec un octaèdre, qui explique naturellement les lignes un peu bizarres, comme les lanthanides et actinides. Nombre d'éléments max = 120. Cela repose sur un genre de "pavage cellulaire", avec 2 cellules initiales (H et He en l'occurrence), et les enveloppes périphériques auront une taille qui augmente en +4. D'où les nombres 2-6-10-14. Expliquant ainsi que les rangées de Mendeleïev aient 2 éléments, 8 éléments (2+6), 18 éléments (2+6+10) et 32 éléments (2+6+10+14). L'explication complète est un tout petit plus longue mais tu as l'essentiel.
    Et il va finalement relier cette structure au carré gnomonique, avec la convention qu'une unité correspond une paire électronique (spins yin-yang).
    2 = 1 doublet = 1 sphère8 = 2² doublets = sommets de 2 tétraèdres18 = 3² doublets = sommets de 3 octaèdres32 = 4² doublets = sommets de 4 cubes
    Il semble en déduire un principe de structuration très général, basé sur l'empilement de ces carrés selon une "forme de diamant" : en commençant par le carré de taille 1 (en général), on augmente puis on redescend dans la taille des carrés ; mais on peut avoir deux carrés consécutifs de même taille (comme dans l'octaèdre des éléments atomiques) et ne pas finir par le carré de taille 1. Sur le plan atomique, cela explique aussi très bien les différents régimes de valence des atomes. Impressionnant.


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    La question est grave : 2 et 3 sont-ils premiers ? Bon, évidemment la définition dit que... Je la fais courte : j'trouve que ça cloche. La seule explication plausible pour le moment, c'est qu'aucun nombre composé n'a encore été généré. Le premier composé est 4. Faut-il qu'on ait goûté à ce "genre" pour apprécier, en fait définir les atomiques? De quoi faire de 5 le prince des nombres premiers. La première tétrade ayant un rôle beaucoup plus "élémental" de structuration du monde, au niveau duquel la notion de primauté ne ferait pas sens ; ce sont des nombres-racines. Enfin, hypothèses...
     
     
     
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    J'viens de penser à un truc : ces 366 jours annuels, pourquoi ne seraient-ils pas variables (comme le taux de précession), à l'échelle de la Grande Année ? Après tout, si la massive Sirius se rapproche, la vitesse de tous les corps du système solaire devrait augmenter. Envisager que 360 puisse constituer une valeur moyenne ou parfaite, je ne sais pas.
    Un Âge d'Or pourrait correspondre à une configuration de parfaite consonance (rapports entiers) des divers cycles.
     
     
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    Un morceau de choix by Daniélou.

      

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    Connais-tu cette machine ? Quelques longueurs au début, mais ce documentaire est passionnant !



     

     

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    Levers héliaques noté "HR" (heliacal rising)  

     

    Un assaut bien mené m'a permis de faire des découvertes intéressantes :
    La carte est organisée comme suit :- le centre (EP) correspond au pôle de l'écliptique (cercle rouge)- le premier cercle correspond au trajet des étoiles polaires : j'ai indiqué 3P, 1P et 2P comme étoiles que je prends comme pôles à T = 1, 2 et 3.- le cercle le plus extérieur correspond en quelque sorte à l'horizon maximal visible au cours de la Grande Année, à la latitude choisie ; toutes les étoiles visibles au cours du grand cycle ne le seront pas forcément à n'importe quel moment. Ainsi de Sirius dans ce dessin, qui est trop proche du bord pour être visible pendant toute la Grande Année.- le cercle annoté 1 effleurant le grand cercle, correspond à l'horizon à T=1 ; je n'ai pas dessiné les horizons H2 et H3

     

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    Bon maintenant je peux chercher les dates de lever héliaque de Sirius, à l'aide d'une alidade elliptique (inspirée de mon cherche-étoile) : cela correspond à l'intersection de mon ellipse, centrée sur le pôle au temps choisi, avec l'écliptique, lorsque le côté Est de l'ellipse borde Sirius.

     

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    Pas évident à décrire avec des mots, mais ce qui est intéressant ce sont les résultats :

    Entre T = 1, 2 et 3, ce qui balaye le quart du cycle (environ 6000 ans), les levers héliaques sont confinés sur une zone restreinte de l'écliptique, probablement pas plus large qu'un demi-signe. Le mouvement est d'abord prograde puis rétrograde.
    Evidemment, les étoiles écliptiques subissent pleinement la précession, comme l'indiquent les points "gamma". L'effet de confinement est lié au fait que Sirius n'est pas très haute dans le ciel à la latitude choisie (je me suis calé sur 45° Nord). Au niveau de l'Egypte, Sirius est néanmoins plus haute, mais on peut s'attendre à un effet qualitativement similaire.
    J'espère ne pas t'avoir ennuyée, ni embrouillée.

     

     






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